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n’y en a point de plus noir. Ailleurs, M. Furia représente Florence désolée, toute une ville en pleurs, les citoyens consternés : pour lui, dans ce deuil public, quand tout le monde pleuroit, vous imaginez bien qu’il ne s’épargnoit pas. Depuis que sa voix s’étoit arrêtée dans son gosier, il ne disoit mot, et sans doute il n’en pensoit pas davantage, car il étoit devenu stupide. Mais la nuit, dans ses songes, cette image cruelle, (il n’a osé dire sanglante) s’offroit à ses yeux. Et il déclare dans son début, que l’obligation où il est de raconter ce fait lui pèse, est pour lui un fardeau excessivement à charge, parcequ’elle lui rappelle (cette obligation) la mémoire plus vive de l’acerbité d’un évènement qui, bien qu’aucun temps ne puisse pour lui le couvrir d’oubli, ce nonobstant, il ne peut y repenser sans se sentir compris tout entier d’horreur. Je traduis toujours mot à mot. Ici c’est Virgile amplifié à proportion du sujet ; car ce que le poëte avoit dit du massacre de tout un peuple, a paru trop foible à M. Furia pour un pâté d’encre.