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l’ai hâté en l’assurant que vous attendiez impatiemment le résultat de son travail ; enfin, tous les moyens que j’ai pu imaginer, je les ai mis en œuvre pour abuser cet homme, qui, pensant vous servir, ignoroit ce qu’il faisoit. Après une telle déclaration, je vous crois, monsieur, trop raisonnable pour vous en prendre à lui, et non pas à moi seul, de la publication de mon factum littéraire. Je ne vous prie plus que de vouloir bien l’adresser avec cette lettre au ministre, curieux de savoir à quoi je m’occupe, et qui je suis. »

Le pauvre Lino fut arrêté, interrogé, réprimandé, et renvoyé. Le préfet n’adressa au ministre ni lettre ni brochure ; mais bientôt après il reçut une verte semonce de ses maîtres. Laisser imprimer, publier la plainte d’un homme maltraité, quelle bévue pour un préfet ! L’espèce de supercherie dont il avoit été la dupe ne l’excusoit pas aux yeux d’un gouvernement fort. Il étoit responsable, la plainte avoit paru ; c’étoit sa faute à lui, gagé précisément pour empêcher cela. Il en faillit perdre sa place, et c’eût été dommage vraiment ; il ne seroit pas ce qu’il est (conseiller d’état) aujourd’hui, s’il eût cessé alors de servir les dynasties.

Paul-Louis, depuis ce temps, vécut à Rome