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rito, come farò ? non capisco parola di francese ; che vuol ella ch’io possa raccapezzar mai in questo benedetto straccio pieno di cassature ? » Mon cher monsieur, comment ferai-je ? n’entendant pas un mot de françois, que puis-je comprendre à ce chiffon tout plein de ratures ? Eh bien ! repartit Paul-Louis, nous y travaillerons ensemble ; mais dépêchons, le préfet attend. Les voilà donc à la besogne, et Paul-Louis, compositeur, correcteur, imprimeur, et le reste. Ce fut un merveilleux ouvrage que cette impression ; il y avoit dix fautes par ligne, mais à toute force on pouvoit lire. La chose achevée, vient un scrupule à ce bon homme d’imprimeur. Ne nous faudroit-il pas, dit-il, pour faire ce que nous faisons, une permission, un permesso ? Non, dit Paul-Louis. Si fait, dit l’autre. Eh quoi, pour le préfet ? Attendez, dit Lino ; je reviens tout-à-l’heure. Il s’en va chez le préfet, et cependant Paul-Louis fait un paquet d’une centaine d’exemplaires, qu’il emporte. Un quart d’heure après l’imprimerie étoit pleine de sbires. Ce sont les gendarmes du pays.

Ayant ce qu’il vouloit à-peu-près, Paul-Louis écrivit encore au préfet une dernière lettre : « Monsieur, j’ai trompé l’imprimeur Lino. Je lui ai fait accroire qu’il travailloit pour vous : je lui ai parlé en votre nom et comme chargé de vos ordres. Je