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La Fontaine dans Joconde : « Amour en eut pitié.

P. 105, l. 12. « Dieu te gard. »

Ancien souhait ou salut. Molière : « Dieu te gard, Cléanthis. » Cette locution a été souvent méconnue par les éditeurs de nos poètes. Dans un quatrain à la louange du prince de Condé, chef des huguenots, sous Henri III :

Ce petit homme tant joli,
Qui toujours cause et toujours rit
Et toujours baise sa mignonne,
Dieu gard de mal le petit homme.

Voltaire lui-même a cité « Dieu garde mal le petit homme, » croyant que c’étoit une allusion à la mort de ce prince, qui fut tué à Moncontour. Mais c’est une faute d’imprimeur. Rabelais a dit quelque part « Dieu gard de mal Thibaut Mitaine. » La Fontaine, à la fin du conte des Troqueurs :

Or n’est l’affaire allée en cour de Rome,
Trop bien est-elle au sénat de Rouen.
Là le notaire aura du moins sa gamme
En plein bureau. Dieu garde sire Oudinet
D’un conseiller barbon et bien en femme,
Qui fasse aller la chose du bonnet.

Ces vers sont ainsi rapportés dans la nouvelle Vie