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NOTES.

Les traducteurs qui se tourmentent à chercher des tours élégants, ne savent pas combien de passages des anciens se peuvent rendre mot à mot avec une grace infinie. Ce vers de Virgile :

Ille meos primus qui me sibi junxit amores
Abstulit,

a fait le désespoir de tous ceux qui l’ont voulu mettre en françois. Il est divinement traduit, et mot pour mot, dans la Chronique du petit Jean de Saintré : « Celui emporta mes amours qui premier me joignit à lui. » Delille a peu de vers qui vaillent cette prose-là.

P. 50, l. 23. « Maintefois ai joué de la flûte à ce dieu Pan que voici. »

Amyot : « En l’honneur du dieu Pan. » C’est là une faute considérable ; car l’auteur indique à dessein une certaine image de Pan dont il sera question dans la suite.

P. 51, l. 23. « Qui en ôteroit la muraille qui le clôt. »

Amyot : « la haye qui le clôt. » Il n’a point su ce que vouloit dire αἰμασία, « une muraille sèche « sans ciment. »