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ment d’abeilles, gazouillement d’oiseaux, bêlement d’agneaux nouveaux nés. Les troupeaux bondissoient sur les collines, les mouches à miel murmuroient par les prairies, les oiseaux faisoient résonner les buissons de leur chant. Toutes choses adonc faisant bien leur devoir de s’égayer à la saison nouvelle, eux aussi tendres, jeunes d’âge, se mirent à imiter ce qu’ils entendoient et voyoient. Car entendant chanter les oiseaux, ils chantoient ; voyant bondir les agneaux, ils sautoient à l’envi ; et, comme les abeilles, alloient cueillant des fleurs, dont ils jetoient les unes dans leur sein, et des autres arrangeoient des chapelets pour les Nymphes ; et toujours se tenoient ensemble, toute besogne faisoient en commun, paissant leurs troupeaux l’un près de l’autre. Souventefois Daphnis alloit faire revenir les brebis de Chloé, qui s’étoient un peu loin écartées du troupeau ; souvent Chloé retenoit les chèvres trop hardies voulant monter au plus haut des