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Ayant ainsi Daphnis contre son espérance vu, et davantage ayant baisé sa Chloé, s’assit auprès du feu et déchargea sur la table ses grives et ses ramiers, contant à la compagnie comment, ennuyé de tant demeurer à la maison, il s’en étoit venu chasser aux oiseaux, et comment il en avoit pris aucuns avec des collets, d’autres avec des gluaux, ainsi qu’ils venoient aux grains de lierre et de myrte. Ceux de la maison le louèrent grandement de son bon esprit, et le prièrent de manger à bonne chère de ce que le mâtin leur avoit laissé, commandant à Chloé qu’elle leur versât à boire, ce qu’elle fit bien volontiers, à tous les autres premièrement, et puis à Daphnis le dernier ; car elle faisoit semblant d’être fâchée contre lui, de ce qu’étant venu si près, il s’en étoit voulu aller sans la voir ni parler à elle ; et néanmoins avant que lui présenter à boire, elle but un trait en la tasse, puis lui bailla le demeurant, et lui, encore qu’il eût grand’soif, but lentement et à