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viens querir du feu. Comment ? n’avez-vous point de plus proches voisins ? Je demande du pain. Ton bissac est plein de vivres. Du vin. Il n’y a que trois jours que vous avez fait vendanges. Le loup m’a poursuivi. Et où en est la trace ? Je suis venu chasser aux oiseaux. Que ne t’en vas-tu donc après que tu en as assez pris ? Je veux voir Chloé. » Telle chose ne se pouvoit bonnement confesser à un père et à une mère. Ainsi n’y avoit-il pas une de toutes ces occasions-là qui ne portât quelque soupçon. « Mieux vaut, disoit-il, que je m’en aille. Je la reverrai au printemps : non cet hyver, puisque les Dieux, comme je crois, ne veulent pas. » Ayant fait en lui-même ces devis, et serrant jà ce qu’il avoit pris de grives et autres oiseaux, il s’en alloit partir. Mais comme si expressément Amour eût eu pitié de lui, voici qu’il avint.

Dryas et sa famille à table, le pain et la viande toute prête, chacun entendoit à