question de pureté l’emporte au Japon, et aussi, semble-t-il, dans la Corée ancienne.
Les prières pour demander le bonheur et détourner les fléaux étaient encore dites au commencement de la dynastie actuelle. Imitant et outrant le désintéressement et le respect philosophique de la divinité exprimés par quelques sages souverains de l’antiquité chinoise, Htai-tjong, 太宗 (1406 et 1410) défendit qu’on demandât pour lui le bonheur et la longévité ; il interdit les sacrifices qui étaient faits pour cet objet en différentes localités par des eunuques et des sorcières, disant : « [Pour la vie] longue ou courte, « il y a un nombre fixé ; à quoi bon faire des prières ? » Toutefois la terminologie de ce culte aboli subsista à la Cour des Sacrifices, htai syang si, 太常寺, dont les archives conservaient trace des cérémonies dites măing tjyei, 盲祭, mou tjyei, 巫祭, tok kyeng tjyei, 讀經祭, etc. Yeng-tjo, 英祖, en 1764, ordonna d’effacer tous ces termes des archives des sacrifices[1].
Les danses ou exorcismes dits na, 催, furent encore plus vivaces. Le Tcheou li, 周禮, en parle dans les termes suivants (section 夏官, art. 方相氏) : « Il se couvre d’une peau d’ours [ornée] de quatre yeux de métal jaune, il met des habits noirs et rouges ; il prend la lance, il porte le bouclier. Il se met à la tête de cent valets officiels et fait les purifications de chaque saison[2] : par là il fouille les maisons et chasse les maladies ». Je ne sais comment ces danses passèrent en Corée où la première mention que j’en trouvé est de 1040 : sous l’empire des idées bouddhiques, le roi Tjyeng-tjong, 靖宗, supprima le sacrifice de cinq coqs que l’on coupait en morceaux afin de chasser les maladies ; à la place des coqs, on offrit quatre bœufs en terre, de 1 pied sur 5 pouces. Eui-tjong, 毅宗( (1146—1170) fixa les rites des danses na exécutées à la 12e lune ; les danseurs, âgés de douze à seize ans, étaient au nombre de quarante-huit formant deux troupes,