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SOMMAIRE ET HISTORIQUE DES CULTES CORÉENS.

rapporte que c’était Tchyem-syeng, 塹城, au sommet du Ma-ni- san, 摩尼山, à Kang-hoa, 江華 ». (M.h.p.k.)

« L’endroit où [les rois de] Sin-ra sacrifiaient au ciel, la tradition rapporte que c’était l’étang Il-ouel, 日月池, du district de Yeng-il, 迎日 » (M.h.p.k.) Il faut remarquer le nom de cet étang, qui rappelle l’adoration des astres dont je parlerai tout à l’heure.

« Au Ko-kou-rye, toujours à la 10e lune, on sacrifiait au ciel. En outre, au 3e jour de la 3e lune, on se réunissait pour chasser ; les sangliers et les cerfs que l’on prenait, on les sacrifiait au ciel. — Au Paik-tjyei, aux quatre lunes moyennes, on sacrifiait au ciel et aux esprits des cinq empereurs. — Au Pou-ye, 夫餘, à la dernière lune, on sacrifiait au ciel ; s’il y avait une guerre, on sacrifiait aussi au ciel. — Les Yei, 濊, toujours à la 10e lune, sacrifiaient au ciel ». (M.h.p.k.)

Sans accorder d’importance à la mention du souverain mythique Tan-koun, et tout en notant l’influence chinoise que décèle le nom des cinq empereurs dans les sacrifices du seul Paik-tjyei, il résulte de ces textes que le culte du ciel était très répandu en Corée et au nord de la Corée. Je ne saurais voir là un culte originaire de Chine, en raison des rites spéciaux mentionnés à propos du Ko-kou-rye et du Pou-ye par exemple, en raison aussi de l’extension du droit de sacrifier que rien n’indique comme limité au souverain ; de plus les rites chinois réservent à l’empereur et interdisent à tout autre les sacrifices au ciel ; l’influence chinoise devait donc faire disparaître peu à peu cette coutume et, avant tout, limiter au souverain le droit de sacrifier. C’est ce qui a eu lieu. Sous la dynastie de Ko-rye, le culte du ciel est célébré par le roi, tout vassal qu’il se déclare à l’égard de l’empereur ; les rites en étaient probablement devenus chinois et le lieu de la cérémonie était, comme en Chine, un tertre rond, ouen kou, 圜丘. Les premiers souverains