tout sur les clauses réunies dans le groupe V ; le baron Katô aurait fait demander par le mémorandum de janvier le privilège de fournir la moitié des munitions et armements qui seraient achetés par la Chine, l’engagement de Japonais comme conseillers politiques, financiers et militaires, l’organisation en commun de la police dans certaines localités, le droit de prêcher le bouddhisme, d’acheter des terrains dans l’intérieur pour y construire des temples, écoles, hôpitaux. Un tel accord opposé au principe d’equal opportunities eût mis le Japon en une posture privilégiée dans les sections les plus importantes de l’administration chinoise ; ces clauses disparaissaient en partie dans le mémoire du 26 avril ; l’examen de celle qui concerne le bouddhisme était remis sine die. À la concession pure et simple d’abord réclamée de lignes de chemin de fer Wou-tchhang-Kyeou- kyang-Nan-tchhang, Nan-tchhang-Hang-tcheou, Nan-tchhang-Tchhao-tcheou, était substituée une concession formulée de manière à ménager les droits de la Grande-Bretagne dans la région. Dans les quatre premiers groupes de demandes les changements étaient surtout des précisions et des modifications verbales[1].
Cette liste révisée, venant après des déclarations conciliantes mais vagues du comte Ôkouma, rendit courage aux diplomates chinois. À la séance du 1er mai, le ministre des Affaires étrangères Lou Tcheng-syang remit une réponse repoussant une partie des demandes japonaises et réclamant entre autres avantages qu’un plénipotentiaire chinois prit part ultérieurement aux négociations relatives à Kyao-tcheou entre le Japon et l’Allemagne. Cette réponse étant déclarée le maximum des concessions de la Chine, l’ambassadeur Hioki retira aussitôt ses propositions au sujet de Kyao-tcheou et laissa prévoir le désappointement de son gouvernement. La Diète allait se réunir à Tôkyô et le Cabinet ne voulait pas se présenter devant elle sans une solution favorable de l’affaire de Chine ; la presse et une partie des hommes politiques étaient très belliqueux. Les ministres envisagèrent un ultimatum, mais les gen-rô repoussèrent cette idée : les forces présentes en Chine n’étaient pas, à leur avis, suffisantes pour agir efficacement, le mécontentement des États-Unis était probable
- ↑ North China Herald, 30 janvier 1915, p. 341 ; 13 février, p. 492 ; 27 mars, p. 944 ; 3 avril, p. 52 ; 10 avril, p. 85 ; 17 avril, p. 164 : 1er mai, p. 307. — Japan Mail, 22 mai 1915. p. 386.