elle exaspère la presse et la population ; on la voit, en remontant seulement jusqu’au traité de Portsmouth, trop souvent pratiquée par les autorités et les commerçants chinois à propos de questions quotidiennes et triviales, chemins de fer, postes, police, propagande bouddhique. De son côté, le Japon exige rigoureusement le respect du nom japonais et l’observation des accords signés ; il tire les conséquences pratiques des traités de Portsmouth et Komoura pour asseoir sa domination en Corée et organiser l’exploitation du Lyao-tong ; mais quand il s’est trop avancé, ainsi pour le Kan-tô et pour les îles Pratas, il cède. En somme, content de l’influence qui lui est reconnue en Mantchourie pourvu qu’elle soit réelle, il est dès lors partisan du statu quo, de l’intégrité de la Chine et, sauf dans les régions réservées, du principe désigné par le terme d’equal opportunities. Pour achever le tableau, il ne faut pas oublier l’activité japonaise qui secoue la lenteur chinoise, le caractère remuant, indiscret, peu scrupuleux des émigrés de classe inférieure, le parfait mépris où ils tiennent les gens du continent. Cette situation épineuse en tous temps est encore compliquée par les souvenirs de la révolution ; depuis cette époque, et les journaux japonais souvent violents et partiaux le reconnaissent, l’attitude du Japon a manqué de netteté, le Cabinet ayant une politique hésitante, le gouvernement militaire de Corée agissant de son côté, les partis d’opposition et la presse favorisant ouvertement et pratiquement les révolutionnaires et rebelles du sud. Le baron Katô s’aperçut de la méfiance redoublant à Péking et, en juin 1914, il envoya comme ministre dans cette capitale un homme de choix, M. Hioki, chargé de montrer que le Cabinet japonais désire seulement la stabilité du gouvernement chinois et devant pratiquer une politique d’amitié et de franchise[1]. Les événements qui suivirent, la campagne du Chan-tong mirent obstacle à cette mission d’apaisement ; l’irritation de Péking, attisée par ceux qui y avaient intérêt, se porta au procédé discourtois supprimant sans entente préalable la zone de guerre.
Tôkyô répondit qu’aucun compte ne serait tenu de la notification et sans exiger ni excuses ni satisfaction réclama, comme lors d’autres différends, l’examen et le règlement de toutes les questions
- ↑ Japan Mail, 2 février 1914, p. 215 ; 6 juin, p. 624 ; 25 juillet, p. 83 ; 22 août, p. 178.