la prédominance de son action militaire, l’importance majeure de son commerce plus considérable que le commerce allemand, la primauté de ses intérêts. Le baron Katô annonça publiquement qu’il adhérait au régime de la porte ouverte, qu’il s’efforcerait de faire prendre au port tout le développement que les Allemands n’avaient su lui donner ; l’ouverture au trafic d’abord annoncée pour le printemps eut lieu en effet le 28 décembre, les bateaux de Dai-ren (Lyao-tong) reprirent aussitôt la traversée du golfe ; on projeta de prolonger la voie ferrée depuis Tsi-nan jusqu’au Péking-Han-kheou[1]. Il fallait rétablir les douanes du port. Elles étaient auparavant reliées au service des douanes maritimes chinoises, dont le personnel est international ; en raison de la condition politique du territoire, quelques règles spéciales favorables à l’État possesseur avaient été fixées par des accords du 17 avril 1899 et du 1er décembre 1905, qui ont inspiré l’organisation du port de Dai-ren (mai 1907) loué au Japon ; au lieu d’appliquer, comme il semblait naturel, ce modus vivendi, les autorités japonaises nommèrent tout un personnel tiré de leurs douanes nationales. Le ministère chinois protesta immédiatement, ainsi que M. Aglen, inspecteur général la décision du Japon violait en effet tous les règlements et les précédents du grand service créé par Sir Robert Hart, mettait en danger cette organisation délicate et indirectement l’indemnité due par la Chine aux Puissances. Il fallut bien des mois pour arriver à un compromis (6 août 1915) qui rétablit dans ses droits l’inspecteur général, tout en donnant satisfaction au Japon sur plusieurs points[2].
Cet incident épineux n’était qu’un symptôme parmi d’autres faits plus graves. La Chine avait pensé profiter des dissensions européennes pour recouvrer le territoire loué naguère à l’Allemagne et elle était fort déçue en voyant le Japon s’y installer. Ces espoirs du gouvernement de Péking reposaient, semble-t-il, uniquement sur un texte, car les engagements japonais à l’égard de la Chine, de l’Angleterre, des États-Unis, engagements dont la presse a souvent parlé, n’ont pas été publiés ; dans la mesure où ils existeraient, ils ne