tions commerciales. Le développement du commerce allemand tient à des causes générales, politiques, économiques, pédagogiques, qu’il n’y a pas à développer ici ; ce qu’a pu remarquer quiconque a habité l’Extrême-Orient, ou seulement suivi le mouvement économique en Chine, c’est la multiplication des maisons allemandes, le développement industriel allemand, l’extension de la navigation marchande allemande. L’un des ressorts de ce progrès rapide, ce sont les rapports fréquents et cordiaux des consuls avec leurs administrés, l’appui énergique et bien compris des premiers pour les seconds, la confiance et l’esprit de discipline des nationaux envers le représentant de la patrie allemande. La colonie allemande, sous le consul qui en est le chef, montre presque partout une unité remarquable, en face des discordes si fréquentes dans la colonie française et dans la colonie anglaise.
Dès la première Mission allemande en Chine (1861), la politique commerciale était prévue et préparée avec cet esprit de méthode et de science où les Allemands sont maîtres : cinq savants et quatre négociants accompagnaient l’ambassadeur. Parmi les premiers, on comptait M. von Richthofen qui fut en 1869-1870 chargé par la Chambre de commerce de Chang-hai de ses fameuses explorations géologiques et qui a fourni les premières notions précises sur le sous-sol chinois. Au début, la Légation et les consulats allemands n’eurent guère à s’occuper que du développement commercial : ils le firent avec plein succès, surtout près de Li Hong-tchang, tandis que les négociants étendaient leurs affaires grâce à leur persévérance, à leur connaissance des mœurs, de la langue même des Chinois.
La conclusion du traité de 1861 n’avait pas été facile. Le comte von Eulenburg représentait la Prusse et le Zollverein. Mais « le royaume de Prusse n’ayant eu jusqu’à présent aucunes relations avec la Chine, le prince de Kong ignorait complètement à quelle catégorie d’empires il appartenait. Le gouvernement chinois, sans se refuser à reconnaître à la Prusse la qualité de grande puissance, ne comprenait pas comment il serait obligé de lui accorder de prime abord tous les droits, toutes les prérogatives qu’il avait été contraint par de longs antécédents, par deux défaites signalées, de consentir au profit d’autres puissances. » Kleczkowski, secrétaire de la Légation de France, fut consulté et dut, en quelque sorte, servir de garant à la Mission prussienne. Enfin le traité fut conclu et le droit, d’abord refusé, pour un agent prussien de résider à Péking, fut