continuera la mode[1] ; — les sujets sont des troupeaux à conduire, et dans l’État tout marche à souhait comme dans une églogue ou même comme dans l’âge d’or. L’Églogue I de Ronsard présente ce trait que Scaliger reprochait à Ovide de n’avoir pas gardé dans sa description de l’âge d’or :
Les vieillards sans douleur sortoient de cette vie,
Comme en songe, et leurs ans doucement finissoient[2].
De même le Récit d’un berger de Malherbe promet qu’un âge va renaître
Où le nombre des ans sera la seule voie
D’arriver au trépas[3].
Dans l’Églogue I, le Navarrin (Henri de Navarre, le futur Henri IV) a appris
dès enfance à cognoistre
Le grand Pan des bergers, de toutes choses maistre[4].
Dans le Récit,
Notre grande Bergère a Pan qui la conseille[5].
Les Gérions, les glands qui nourrissaient les hommes primitifs, l’aconite[6], la myrrhe, l’encens, sont dans le
- ↑ On pourrait même suivre la trace de cette allégorie jusque dans la scène de l’Aiglon de M. Rostand, où le berger « c’est le duc de Reichstadt et le champ c’est la France ».
- ↑ Ronsard, t. IV, p. 23.
- ↑ Malh., I, 232.
- ↑ Ronsard, IV, 25.
- ↑ Malh., I, 231. Pan désigne probablement le maréchal d’Ancre, auquel Malherbe paraît déjà faire allusion dans le discours d’une des « Sibyles » (I, 200). — Pan=Richelieu dans une lettre de Malherbe (IV, 19, 20).
- ↑ Ce terme a été remplacé dans la rédaction définitive ; il figure dans l’une des variantes.