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mai 1783 à mai 1784, pendant laquelle il a été par moments de £3.18.0. Il faut noter que, pendant la même période, l’or monnayé de Portugal s’est élevé quelquefois au prix de £4.2.0 ; et votre Commission fait observer, en outre, qu’il fut établi, dans le comité des Lords en 1797, par M. Abraham Newland, que la Banque avait été obligée fréquemment d’acheter de l’or à un prix plus élevé que le prix de la Monnaie, et que même, dans une occasion particulière, elle a payé pour une petite quantité, que son agent lui avait procurée en Portugal, jusqu’à £4.8. Mais votre Commission a trouvé que le prix de l’or fin en barres n’a jamais été, pour aucune période de temps, sensiblement au-dessus du prix offert par la Monnaie, pendant la durée des vingt-quatre ans qui se sont écoulés, depuis la réforme de la monnaie d’or jusqu’à la suspension des payements de la Banque en numéraire.

Antérieurement à la crise actuelle, les deux périodes les plus remarquables, pendant lesquelles le prix de l’or sur le marché de notre pays a dépassé le prix offert par la Monnaie, sont : le règne du roi Guillaume, qui a vu la monnaie d’argent descendre, par l’effet de l’usure, bien au-dessous de son titre légal, et la première partie du règne de Sa Majesté régnante, qui a vu la monnaie d’or, également par suite de l’usure, descendre beaucoup au-dessous de son titre légal. Dans ces deux périodes, l’excès du prix de l’or sur le marché sur son prix à la Monnaie avait pour raison, ainsi qu’on l’a reconnu, le mauvais état du numéraire en circulation ; et dans les deux cas, la réforme de numéraire a eu pour effet d’abaisser le prix de l’or sur le marché au niveau du prix de l’or à la Monnaie. Pendant toute la durée des années 1796 et 1797, pendant lesquelles l’or était si rare, à cause des demandes considérables faites par les banquiers des provinces pour augmenter leurs dépôts, le prix de l’or sur le marché ne s’est jamais élevé au-dessus de son prix à la Monnaie.

Votre Commission doit, à ce propos, faire observer encore que les témoignages déposés devant elle l’ont amenée à douter plus fortement de la réalité du fait que l’on amis en avant, à savoir qu’une certaine rareté de l’or en lingots s’est fait récemment sentir dans ce pays. Que les guinées aient disparu de la circulation, c’est ce qui ne peut faire question ; mais cela ne prouve pas qu’il y ait une rareté d’or en lingots, pas plus que son prix élevé ne prouve cette même rareté.

Si l’or est rendu cher par toute autre cause que la rareté, ceux qui ne pourront pas se le procurer sans le payer cher seront tout disposés à conclure que l’or est rare. Un négociant considérable de notre pays,