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gravissaient la falaise et se rendaient faire la veillée chez Louis Hébert. Là on s’entretenait des choses de France. Quand un navire venait à jeter l’ancre dans le Port de Tadoussac, on dépêchait des chaloupes chargées d’apporter à Québec les provisions envoyées par la Compagnie, mais surtout les lettres de France attendues avec grande impatience par les pauvres exilés. C’est avec amour qu’on lisait et relisait les lignes tracées par des mains amies et qui apportaient tant de joie.

Durant la saison d’hiver, Louis Hébert s’occupait utilement, il agrandissait ses défrichements, entretenait ses bestiaux, et il trouvait tout naturel d’aider ses compatriotes dans leurs travaux. Il rendit de bons services à M. de Champlain durant son absence. Plus d’une fois il fut nommé pour remplacer le capitaine du navire qui faisait le trajet entre Tadoussac et Québec.

Au printemps de l’année 1620, une grande joie était réservée à nos premiers colons. M. de Champlain arriva avec sa jeune épouse, Hélène Boulé, âgée de vingt ans. Mme de Champlain, qui avait été élevée dans la religion protestante, abjura l’hérésie à son mariage. Elle devint fort zélée pour la religion catholique ; elle aida puissamment à la conversion de son frère Eustache Boulé.

Mme Hébert, Mme de Champlain et leurs compagnes rendirent de grands services aux sauvages. Ensemble elles les visitaient souvent et leur enseignaient les vérités de la foi catholique. Elles remplissaient