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les légumes, les fleurs, même le blé croître à vue d’œil. Quand M. de Champlain gravissait la falaise pour l’aller visiter, Louis Hébert s’empressait de lui montrer les progrès accomplis. M. de Champlain savait toujours trouver des paroles d’encouragement. Il s’intéressait à cette entreprise et il ne pouvait taire l’admiration qu’il en éprouvait.

« Je visitay, écrit-il, les lieux, les labourages des terres que je trouvai ensemencées et chargées de beau bled ; les jardins chargés de toutes sortes d’herbes, comme des choux, raves, laictues, pourpié, oseille, persil et autres légumes aussi beaux et advencés qu’en France. Bref le tout s’augmentant à vue d’œil. »

M. de Champlain se félicitait d’avoir introduit dans la colonie un agriculteur habile et persévérant.

À l’automne, Louis Hébert recueillit la première moisson. Quelle joie dut lui causer cette récolte abondante, évidemment bénie par la Providence ! Les légumes étaient venus admirablement bien. Mais les épis de blé dorés excitèrent l’admiration d’un chacun. Louis Hébert se sentit récompensé au centuple de ses labeurs. Ce qu’il avait dû peiner pour obtenir un tel résultat, lui seul le pouvait dire avec sa femme ! Dieu avait béni ses efforts, et cette bénédiction divine répandue sur ses travaux remplit son âme de joie et de reconnaissance. Laissons la plume au poète qui raconte dans les termes suivants cet événement important de la vie de notre premier colon.