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avec l’aide de Louis Hébert. Les épis de blé, choisis parmi les plus beaux, excitèrent l’admiration de tous ; jamais les terres de France, même les meilleures, n’avaient donné un blé si magnifique. La preuve étant donc concluante : l’Acadie possédait un sol des plus riches et des plus fertiles ; la France devait nécessairement retirer de grands avantages de l’exploitation de tant de richesses.

M. de Monts ne pouvait plus espérer les faveurs royales. Il se montra disposé à appuyer M. de Poutrincourt et à lui céder ses droits. Le roi approuva ce changement, car le nouveau titulaire semblait mieux doué que l’ancien pour mener à bien cette fondation. M. de Poutrincourt était un catholique aussi fervent que bon patriote ; il s’engageait à travailler, de toutes ses forces à la conversion des infidèles. Ayant reçu sa commission de lieutenant-général de l’Acadie, il adressa une lettre au souverain Pontife pour lui demander de bénir ses pieux desseins. Le pape Paul V lui accorda, avec bienveillance, sa bénédiction, afin d’attirer sur l’entreprise les faveurs célestes.

Les préparatifs du départ furent longs. M. de Poutrincourt avait tant de choses à régler qu’en 1609 il n’avait pas encore quitté la France. Le roi lui fit savoir son mécontentement, car il avait même désigné ceux des Pères Jésuites qui devaient s’embarquer sur les navires et ils attendaient avec impatience l’heure du départ. Pour ne pas perdre entièrement les bonnes grâces du roi, M. de Poutrincourt