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saient errer leurs regards sur les tableaux qui se succédaient sous leurs yeux et qui renfermaient une poétique et sauvage grandeur. Leur enthousiasme grandissant leur dictait des noms qu’ils donnaient aux endroits qui les avaient le plus captivés, ce qui atteste, écrit l’abbé Casgrain, jusqu’à quel point était développé chez eux le sentiment de la belle nature.

Tant de richesses et tant de beautés avaient charmé Louis Hébert. Il n’eut plus alors qu’un désir, celui de s’établir pour toujours en Acadie. Ce bonheur ne lui était pas réservé cette fois encore. M. de Monts qui, en France, avait espéré déjouer les plans de ses ennemis, prit le parti de rappeler tous les hommes qu’il avait envoyés en Amérique. Il ordonna à M. de Poutrincourt de repasser en France avec eux. Cette décision attrista profondément Louis Hébert. Il lui fallut obéir. Le 3 septembre 1607, il s’embarqua pour la mère-patrie, mais, ainsi que M. de Poutrincourt, il gardait au cœur l’espérance de revoir le pays qu’il aimait de toute son âme.