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mèdes ; mais, en dépit de ses connaissances, il ne put les sauver tous : trente-six succombèrent.

M. de Monts ne tarda pas à être persuadé que l’île n’offrait aucune commodité. Il prit le parti de s’établir ailleurs. Pour faire ce déplacement et chercher un site plus commode et surtout plus salubre, il fallut attendre les beaux jours du printemps.

M. de Champlain, dans l’une de ses excursions sur le littoral, avait remarqué au fond d’une baie superbe un endroit qui lui parut idéal pour l’établissement de la colonie. L’entrée de cette baie est large de huit cent vingt-cinq pas ; sa profondeur atteint deux bonnes brasses d’eau. Le port a deux lieues de longueur sur une de largeur ; trois rivières y déversent leurs eaux limpides ; ce sont celles de Port-Royal, de l’Esquille, et la rivière Hébert, ainsi nommée en l’honneur de Louis Hébert. D’après le Père Charlevoix c’est un des plus beaux ports du monde. Le climat y est tempéré, l’hiver moins rude qu’en beaucoup d’endroits de la côte, et la chasse abondante. On y voit des prairies fertiles. Du côté du nord se trouvent de belles montagnes ; vers le sud des coteaux gracieux et, çà et là, des ruisseaux larges et profonds qui décrivent mille contours avant de se jeter dans les rivières qu’ils alimentent. Les montagnes et les coteaux devaient offrir un beau coup d’œil aux explorateurs, car leurs forêts vierges n’avaient pas encore été entamées par la hache des bûcherons. Des chutes nombreuses, pouvant faire tourner les roues de plusieurs moulins, ajoutaient