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tous ces événements heureux qui, dès 1663, devaient concourir à l’avancement de la colonie, mais il eut du moins la satisfaction de vivre assez longtemps pour espérer que ses travaux et ceux de Louis Hébert n’avaient pas été inutiles.

Qu’il dut être grand le contentement de ce vétéran de la Nouvelle-France, quand, parvenu au soir de la vie, il se rappelait les débuts si modestes de ce pays dont il avait été l’un des plus persévérants pionniers ! Couillard, Martin et Marsolet furent les derniers survivants des compagnons de Champlain.

Couillard avait, certes, le droit de s’enorgueillir de son courage passé. Sans son énergie et sa persévérance, qui sait si M. de Champlain fût revenu si tôt après la prise de Québec par les Kertk ?

En 1663, la Nouvelle-France renfermait cinq ou six cents familles. C’était peu après cinquante ans de travaux constants. Mais ce développement de la population, si restreint fût-il, ne doit-on pas l’attribuer à une attention particulière de la Providence à l’égard de notre patrie ? Que serait-il arrivé avec une émigration plus considérable ? La colonie, il est vrai, fut souvent exposée à périr sous les coups des Iroquois, à cause du manque de bras pour la défendre ; elle eut à subir bien des crises, mais si la lutte fut longue, il est consolant de voir que les plus purs sentiments de foi et de patriotisme ont germé au milieu de nos colons et de leurs enfants. Ces sentiments si nobles et si chrétiens n’ont fait que se développer avec les années. C’est que les fils et les pe-