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appris que les Iroquois avaient fait leur apparition sur l’île, supplia ce dernier d’aller délivrer son mari.

« M. de Lauzon, pour signaler l’amitié qu’il lui portait, partit avec six jeunes gens dans une chaloupe ; étant arrivé vis-à-vis la maison du sieur Maheu, qui était au milieu de l’île, et qui avait été abandonnée depuis quelques jours, il la fit échouer à marée-basse entre deux rochers. Il y envoya deux de ses compagnons pour voir si les habitants avaient eu le temps de s’enfuir. Celui qui ouvrit la porte de l’habitation se trouva en présence de quatre-vingts Iroquois qui le tuèrent et ils firent l’autre prisonnier.

» Il ne restait plus que cinq Français, mais ils résolurent de vendre chèrement leur vie. Les Iroquois proposèrent aux Français de se livrer, leur garantissant la vie ; mais tous se défendirent jusqu’au dernier soupir. M. de Lauzon eut les bras tout meurtris et hachés des coups qu’on lui avait donnés pour lui faire mettre bas les armes… Après sa mort les Iroquois lui coupèrent la tête qu’ils emportèrent dans leur pays. Ainsi furent massacrés sept Français ; ces derniers tuèrent un bien plus grand nombre d’Iroquois, dont on trouva les ossements lorsqu’on alla lever les corps des nôtres ; leurs gens ayant brûlé les corps de leurs morts selon leur coutume et laissé entiers ceux de nos Français.

« Après cette horrible boucherie, ces barbares s’étant aperçus qu’on envoyait des troupes à leur poursuite se sauvèrent à la hâte. Par malheur le secours