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bec pour remplacer son beau-frère Olivier Le Tardif, au magasin. Durant son séjour à Québec, un soir d’orage, on vint l’avertir que des Algonquins des environs des Trois-Rivières avaient capturé un sauvage de la Nouvelle-Angleterre, et qu’ils venaient de le condamner à mort, en le tourmentant de la manière la plus cruelle.

Les Français et les missionnaires, par leurs tentatives pour le délivrer n’avaient fait qu’augmenter la colère des barbares. On pensa alors à aller chercher Nicolet qui exerçait une grande autorité sur la tribu.

Malgré la longueur du voyage et les périls auxquels il s’exposait, Nicolet n’hésita pas un seul instant. Un malheureux était aux prises avec la mort la plus cruelle… qui sait, peut-être une âme à sauver ? Cette pensée stimula son dévouement et il partit avec ses compagnons. Mais, ce brave, ce héros, ne devait plus revoir les siens ici-bas. Voici comment la Relation raconte cette mort glorieuse : « M. Olivier, commis-général, étant venu l’an passé en France, le sieur Nicolet descendit en sa place, avec une joie et consolation sensible de se voir dans la paix et la dévotion de Québec ; mais il n’en jouit pas longtemps, car un mois ou deux après son arrivée, faisant un voyage aux Trois-Rivières pour la délivrance d’un prisonnier sauvage, son zèle lui coûta la vie, qu’il perdit dans le naufrage. Il s’embarqua à Québec, sur les sept heures du soir, dans la chaloupe de M. de Sévigny, qui tirait sur les Trois-Rivières. Ils n’étaient