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gaie firent « espérer quelque chose de bon de lui, » dit la Relation.

Deux ans après son arrivée, il fut envoyé chez les sauvages de l’Île aux Allumettes, loin de toute civilisation. Il passa deux années entières au milieu de ces barbares où il s’initia à leur genre de vie vagabonde. Dans un de ses voyages il fut sept ou huit jours sans manger, si ce n’est qu’un peu d’écorce de bois.

En 1622, à la tête de quatre cents Algonquins, il se rendit chez les Iroquois pour négocier la paix ; il réussit dans cette mission délicate. Quelque temps après on le retrouve chez les Nipissiriens où il demeura huit ou neuf ans. Durant son séjour avec ces barbares, il acquit une si grande autorité qu’il était regardé comme de la nation et qu’il avait le droit de parler dans leurs assemblées, car il maniait leur langue avec une étonnante facilité.

Après la prise de Québec par les Kertk, il demeura avec eux, mais au retour de M. de Champlain, il revint à Québec à l’emploi de la Compagnie des Cent-Associés. Il avait demandé son rappel : « inquiet, disent les Relations pour le salut de son âme. »

Champlain fut heureux de le voir ; et, comptant sur son expérience, il lui confia une mission longue et périlleuse : la découverte de la mer de l’Ouest. C’était une croyance répandue alors qu’en se dirigeant vers l’Ouest, on parviendrait à découvrir la mer de Chine.