Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

écrit-il, a été notre Manitougatche, autrement appelé La Nasse. Il s’était habitué près de nous avant la prise de Québec ; il commençait à défricher et à cultiver la terre, mais les mauvais traitements qu’il reçut de la part des Anglais l’avaient éloigné. Cependant, il revenait voir Mme Hébert qui restait ici avec toute sa famille et lui témoignait son désir de nous voir revenir. Aussitôt qu’il nous vit arriver il vint et fixa sa cabane tout près de notre maison. »

La Nasse fut toujours l’ami des Français. En 1629, il annonça à Québec l’arrivée des Anglais à Tadoussac.

Le troisième baptême fut administré en 1632. La Relation le mentionne ainsi : « Demain, écrit le Père, je dois baptiser un petit enfant Iroquois qu’on doit porter en France pour ne jamais plus retourner en ce pays-ci. On l’a donné à un Français, qui en a fait présent à M. de La Ralde ». Mme Couillard, fille de Mme Hébert, fut sa marraine et Émery de Caën, son parrain. Comme il fut baptisé le jour de la fête de saint Louis, on lui donna le nom de Louis.

« Ce pauvre petit, écrit le Père, n’a que quatre ans ; il pleurait avant le baptême, je ne pouvais le tenir. Si tôt que j’eus commencé les cérémonies, il ne dit plus un mot ; il me regardait attentivement et faisait tout ce que je lui disais de faire. Je crois qu’il fut Iroquois ; mais j’ai appris qu’il est de la nation du feu. Son père et sa mère furent pris et brûlés par les Algonquins, qui le donnèrent aux Anglais ; ceux-ci le donnèrent aux Français. »