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il ajoutait : « et Couillard vous dit aussi, Monsieur, nous avons autant d’intérêt que personne à cause de ma femme et de mes enfants ; que s’il y avait quelque risque, je vous le dirais librement ; qu’au contraire les sauvages m’ont dit qu’ils en étaient bien aises et qu’elles étaient bien données. Tout ceci, conclut M. de Champlain est un témoignage suffisant, auquel vous devez ajouter foi. »

Voyant que tout était inutile, ces pauvres filles durent se résigner à laisser partir M. de Champlain ; mais elles firent éclater leur colère contre le perfide interprète qui demeura fort étonné de la vérité des discours d’une fille de douze ans.

Pendant ce temps-là, le moment de s’embarquer arriva pour nos Français. Couillard s’était rendu lui-même à Tadoussac pour assister au départ du vaisseau.

M. de Champlain donna son chapelet à l’une de ses protégées ; son beau-frère, Boulé, donna le sien à l’autre ; « car il ne fallait rien donner à l’une sans que l’autre n’en eût autant. » Puis, s’adressant à Guillaume Couillard, M. de Champlain le pria de les conduire dans sa maison et de les y garder jusqu’à son retour et de les traiter doucement, que c’était un grand acte de charité que Dieu saurait récompenser. Ajoutant qu’elles pourraient lui être utiles dans sa maison et que s’il lui faisait un tel plaisir il saurait le reconnaître.

Guillaume Couillard, touché de cette marque de confiance, répondit à M. de Champlain : « Assurez-