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mouvances[1]. Du reste, ces titres sont à peu près les seuls qui les signaient à l’attention de l’histoire pendant trois siècles. Mais ils sont bien plus glorieux et plus méritoires, aux yeux de l’humanité et de la foi, que ces annales sanglantes qui nous font connaître les terribles hommes de bataille et de dévastation ; car ces titres nous démontrent que, dans leur opulence, les seigneurs de Jonvelle se sont complu uniquement à faire le bonheur de la contrée soumise à leur domination.

C’est dans ces pensées que Guy II, fils et successeur de Bertrand, fonda par ses donations à Clairefontaine un service annuel, pour le repos éternel d’Élisabeth, sa première femme, et de ses ancêtres (1208). Il cédait pour cela un battoir ou moulin à foulon, avec les moulins situés sur la Saône, entre Corre et Ormoy, et deux autres moulins placés sur le ruisseau de Bosserenville. « Ce service anniversaire, ajoute le donateur, se célébrera le lendemain de la fête de saint Mathieu. En ce jour, le seigneur défraiera la table des moines ; tous les pêcheurs porteront au couvent le poisson qu’ils prendront pendant la semaine de la fête dudit apôtre, soit dans la partie de la Saône comprise entre le ruisseau de Bosserenville et celui du Champ-Fromond, soit dans le cours de ces deux ruisseaux[2]. »

Les donations de ce genre étaient ordinairement pourvues des garanties les plus solennelles de paisible jouissance. De plus, on les trouve bien souvent revêtues du consentement authentique des héritiers directs ou collatéraux.

  1. Archives de la Haute-Saône, H, 360.
  2. Ibidem.