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de calamités successives et de transformations sociales, que s’élevèrent la plupart de nos châteaux, tels que Jonvelle, Châtillon, Passavant, Montdoré, Demangevelle, Richecourt, Gevigney, Jussey, Chauvirey, etc. L’étymologie romaine de quelques-uns, leurs débris et l’appareil de construction qu’ils présentent à leur partie inférieure, font penser qu’ils ont été construits sur les ruines d’anciennes forteresses. Ces caractères se retrouvent dans celui de Jonvelle en particulier. D’ailleurs, l’aspect de ses tours carrées[1], les fragments de colonnes doriques encore gisants sur le sol, l’épaisseur et la force de ses murs, tout prouve sa haute antiquité. Bâti sur un plateau de forme ovale et contourné par la Saône, comme un promontoire, il protégeait le passage de cette rivière et les routes qui se croisaient au pied de ses murailles. Il avait double enceinte de fossés et de remparts. Au bâtiment principal étaient adossées de nombreuses dépendances, où se retiraient, en cas de péril imminent, les serfs et manants du seigneur, arrivant de Voisey, de Villars, d’Ormoy, de Polaincourt, en un mot de toutes les parties de ses domaines, avec ce qu’ils avaient de plus précieux. Au milieu de la cour, on voit encore un souterrain de quatre mètres carrés, sur cinq de profondeur, qui a pu servir de cellier ou de prison, Il y en avait de très profonds, comme à Richecourt, fermés par des trappes et appelés oubliettes. Au dessus de ces souterrains, on trouvait, soutenus sur de

  1. Le dessin que nous avons fait copier sur une estampe de la Bibliothèque impériale et qui figure aux Pièces justificatives de notre mémoire manuscrit, représente trois tours ruinées, de trois, quatre ou cinq étages et de forme carrée.