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tailles et impôts, battant, monnaie et disant mes sujets.

Dans nos contrées, l’histoire ne cite d’abord que Luxeuil et Annegray qui aient été fortifiés, au commencement du quatrième siècle, pour protéger les passages des Vosges. Mais ils succombèrent l’un et l’autre dans les invasions multipliées qui signalèrent la seconde moitié de ce siècle ; et quand saint Colomban vint s’établir dans ces déserts, il trouva les deux castrum entièrement renversés. Aussi la Notice des Gaules ne mentionne-telle que Port-Abucin et le petit castrum Rauracense[1].

Jussey, cité dans la Vie de Saint Agile, écrite au septième siècle, y est appelé simplement Jussiacus ; mais on voit, par les circonstances du récit, qu’il était déjà un lieu d’une certaine importance. Ce n’est que vers l’an 1180, dans la Vie de saint Pierre de Tarentaise, qu’il est appelé oppidum, place fortifiée.

Dès le commencement du septième siècle, Bourbonne eut aussi son château, que Thierry, roi de Bourgogne, fit élever pour défendre cette frontière de ses États, contre son frère Théodebert, roi d’Austrasie. Aymoin, auteur du neuvième siècle, le nomme Vervona castrum[2].

Vesoul était fortifié dès l’an 889, puisqu’une légende de cette époque raconte la guérison miraculeuse d’une jeune fille du château de Vesoul, è castro Vesulio.

C’est dans cette longue période d’invasions, de guerres,

  1. La Franche-Comté à l’époque romaine, p. 132.
  2. Huic pétitions assentiente Clothario, Theodoricus anno XVII regni sui, mense maio, universos ditionis suæ ad bella promptissimos Lingonis coadunari præcipiens, ac per Vervonani castrum (tunc temporis ædificari cœptum) iter faciens, Tullum devenit… (Aymoin, De gestis Francorum, lib. III, cap. xcviii,)