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une saison où il n’y a poinct de repos, il ne faut pas songer d’en prendre.

Sur toutes ces choses il vous plaira prendre réflexion, telle que vostre prudence ordinaire trouvera convenir. Et moy je demeureray tousjours, Messeigneurs, vostre très humble et très obéissant serviteur. CL. DE BAUFFREMONT.


Gray, 17 septembre 1636. — Le conseiller Brun à la Cour.

Il rend compte de son entretien avec le duc de Lorraine. Demandes du comte de Gallass.

Messieurs, j’envoie à VV. SS. les lettres que S. A. de Lorraine me fit l’honneur de m’escrire l’autre jour, dont je pense qu’elles auront grande consolation, voyant qu’il s’est réconcilié avec Son Exc. le comte de Gallasso, à quoy je m’estois essayé de disposer sa dicte A., selon la faiblesse de mon esprit et avec le respect que je luy dois. Aujourd’huy j’ay esté estonné qu’elle m’a mandé de l’aller trouver à Montureux (lez-Gray), pour me dire des choses d’importance ; je m’y suis rendu aussitost ; d’où je retourne à cet instant dans la nuict. Là elle m’a dict que le comte Gallasso désirait deux ou trois choses de nous qui ne sont pas petites : l’une qu’on luy asseure de l’assortir huict jours de munitions de pain seullement pour son armée de Champlitte, jaçoit il entra en France ; qu’on y establit promptement commissaires à cest effect ; qu’il luy fut permis de loger audict Champlitte cent mousquetiers, tant pour la conservation de la place que garde de ses munitions de gueule, pour le temps susdict, de mesme qu’il peut mettre cent autres mousquetiers à Jonvelle, pour la garde de ses munitions de guerre qu’on luy amenoit, dont il prétendoit loger audict Jonvelle un réservoir et magasin, nonobstant la peste qui y est et qu’il n’ignore point. A deffaut desquels deux chefs, il prévoioit que son armée seroit infailliblement renversée sur nous et bientost. Et tel est aussi le sentiment de sa dicte A., qu’elle fonde sur d’estranges raisons…

Brun ajoute que Gallass et le duc de Lorraine voulaient de plus qu’on entreprit sur Lure sans délai, qu’on se fortifiât contre Gassion