Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/599

Cette page n’a pas encore été corrigée

s’il vous plaict d’en choisir un autre tel que vous l’aggréerez, je l’informeray de tout ce que j’auray recogneu nécessaire, pour éviter les quartiers d’hiver et pour soulager ceste province.

Mais comme il est impossible de faire aucune chose importante sans argent, je vous supplie mettre ordre, ainsi que vous me l’avez promis, que je puisse estre remboursé à Besançon de ce que j’ay advancé du mien, pendant le passage de M. le comte de Gallas, que j’ay tousjours suivy ; et aussy quelque argent pour celluy qui fera le voyage auprès du roy d’Hongrie. Car, oultre que les gentilshommes en ce pays ne sont pas fort pécunieux, j’ay incessamment dépendu le mien, ceste campagne, et je ne suis pas de ceux qui veuillent rien proffiter aux despens du peuple. Que s’il vous plaict de sçavoir ce que j’ay dépendu, je vous diray que je me contenteray de ce dont il vous plaira me rembourser ; mais que tout m’ai esté si cher, que, pour un jour et une nuict que j’ai séjourné à Vesoul, l’on m’a faict payer quinze pistoles ; ainsi à l’advenant aus aultres lieux où j’ay passé. Et comme je prévis cette grande despense estre inévitable, je vous en advertis desl’Isle, à bonne heure ; et ay employé très franchement le peu que j’avois pour servir la province, ainsy que je coutinueray en toute occasion, remettant donc le tout à ce que vous en jugerez.

Je vous diray, Messeigneurs, que M. le comte Gallas me dict hier qu’il désiroit tout à faict avoir des trouppes de ce pays icy avec luy. Et comme je considère que c’est le bien de la province que celles qui sont nécessaires d’estre levées ou qui sont désjà sur pied, soient en France avec les autres trouppes impériales, pour descharger le pays, et néantmoins les avoir à la main, pour s’en servir à toutes occasions de besoing, j’estime qu’il seroit bien à propos de luy accorder sa demande, si vous le trouvez bon. Et en ce cas, je vous supplie me donner le moyen de remettre ma compagnie de cavalerie sur pied, dont les soldats ne sont pas encores tous esgarés, et touttes les autres trouppes de cavalerie qui sont levées et encores sur pied, et celles que vous pourrez encores faire lever, jusques à cinq ou six cens chevaux, les joindre avec moy. J’essayeray, si vous me faictes cet honneur, estant proche de mondict seigneur le comte de Gallas, de ne perdre un moment de temps à servir la province, selon vos intentions, et selon les urgentes occasions que s’en pourront offrir. Et c’est la seule raison qui me le faict désirer ; car pour moy, je me passerais fort bien de m’aller promener. Mais puisque nous sommes en