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avoit esté en quelque froideur avec S. A. de Lorraine, lequel avoit prins une route différante, pour ne rencontrer les quartiers où estait logé l’armée impérialle ; et cette division estoit de telle conséquence qu’elle estoit capable d’apporter, comme elle apportait désjà, de grands retardements aux biens des affaires, et nous en ressentions, en ceste pauvre province désjà comme… (deux lignes déchirées)… du roy de prendre le temps que je jugeât le plus à propos, pour parler plus librement de ceste pernicieuse affaire à S. A. de Lorraine et à M. le comte Gallas, le suppliant très humblement et dans les termes du plus grand respect, qu’il me fust possible de vouloir s’emboucher ensembles et prendre une bonne résolution. Je fus en ce particulier si heureux, qu’ils treuvarent bon d’en user ainsi. Ils choisirent ma maison de ce lieu de Scey à cest effect, et sambady (13 septembre), S. A. de Lorraine, M. le comte de Gallas, le prince de FIorance, le prince de Bergame, de la maison de Portugal, et quantité d’aultres princes et seigneurs, me firent l’honneur de venir disner audict lieu de Seey, où je les receu le mieux qu’il me fust possible ; et le tout se passa en sorte que l’intelligence est demeurée très bonne, que S. A. de Lorraine s’en alla content, et M. le comte de Gallas aussy. Cette entrevue ne se passa pas sans boire, plus que l’on n’eust pas faict si la compagnie ne l’eust bien mérité. Ils ont résolus de se joindre ensembles, de marcher droict en France et hier dès l’aube du jour, les trouppes impérialles passarent la Saône au pont de Conflandey, j’entends celles qui sont venues avec Son Exc. ; et les aultres, conduittes par M. de Limbois, pour gagner temps, passarent sur le pont de Scey-sur-Saône, ce que j’eust bien peu éviter, si j’eust voulu ; mais cela eust retardé deux jours les armées en ce pays. Il ne m’en at pas mal prins d’avoir regardé plus tôt le bien du public que le mien particulier ; car ils passarent sans s’arrester et ne portarent pas grand préjudice. Ils firent l’assemblée de toutte l’armée à la plaine d’Arbecey et dès là marcharent droict à la frontière de France.

J’accompagna Son Esc. jusques proche Lavigney, où le quartier général fust choisi. Là je prins congé de Son Exc., laquelle me dict qu’elle avoit plusieurs poincts de grande importance avons faire entendre, et qu’il les feroit rédiger par escrit pour les vous envoyer. Et comme il m’avait faict veoir auparavant une lettre que M. le marquis de Castanéda vous escrit, il me dit (trois lignes rongées et déchirées)… que si l’on n’accomplissoit le poinct porte