Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/591

Cette page n’a pas encore été corrigée

Conflandey, 13 septembre. — Bresson aux conseillers Matherot et Brun, à Gray.

Il est avec l’armée de Gallass, à Conflandey. Répartition des quartiers. Nouvelles de l’ennemi. Autres détails.

Messieurs, n’ayant pehu trouver commodité qu’hier soir, pour vous advertir de l’estat du passage, pour n’avoir heu aucung archer depuis deux jours avant le départ d’icelle, jacoit que Son Excellance (Gallass) m’en faict demander souvent, ny personne à mon assistance que mes gens, moings à celle de Chaulx, où l’armée a séjorné deux jours, et commandé par Son Excellance de passer avec trois cens chevaulx aux ponts de Port-sur-Saône et de Conflandey, et par mesme commandement d’en détacher cinquante maistres, tant Crouattes que Hongrois, conduict par l’ung de mes hommes du costel de Jonvelle et sur les frontières, pour prandre langue de l’ennemy.

Sa dicte Excellence est arrivée aud. pont de Conflandey avec l’armée, dont j’ay jugé à propos vous en donner advis, par ce porteur exprès, espérant, aydant Dieu, qu’ils passeront la Bourgogne, prenans contentement et de bonne part de ce qu’ils ont de nous, selon nostre misère et petit pouvoir. Lequel représenté à Son Excellance, il l’a prins de meilleure part que quelque seigneur de la court, que ne cragnient faire pour nostre province ; mais ils feson sourdement contre nous.

Je prévoys qu’ils n’auront pas affaire des munitions de chair que j’avois aspresté pour Conflandey, parce que en ayant trouvé tout ce qu’ils ont voulu sur ceste prairie, et desquels ils font bonne provision, quelque ordre qu’on y puisse mettre ; à ce subject, j’ay renvoyé ceulx qui se trouvoient affectés. Quant aux aultres munitions, soit de pain ou de vin, je n’en ay encore receu aulcunes, quoy qu’ils pressent estraimement le vin, d’aultant qu’ils n’en ont heu de Vesoul que dix-neuf pièces, pour les deux jours de séjour de Chaulx et celuy de Conflandey ; tellement que je suis assés empesché de les remettre de temps en temps. Pour de l’avoienne, ils en trouvent tout ce qu’ils veuillent et la prodigue, ainsi que les gerbes de froment, en sorte qu’ils en font