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et à la piété des fidèles, l’antique sanctuaire disparut sans retour, à l’époque de la révolution française, avec la pierre merveilleuse qu’il renfermait[1].

Il n’est pas douteux que ce pèlerinage n’ait succédé, comme tant d’autres, à des superstitions païennes. Cette pierre percée n’était qu’un monument druidique ; et le nom de Damoncourt (Damonœ-curtis) peut bien rappeler celui de Damona, divinité celtique honorée à Bourbonne et figurant dans ses inscriptions.

Les autres pierres percées que l’on voit encore sur les territoires de Dampvalley, de Traves, d’Aroz et de Fouvent ; la Pierre qui vire, lieu dit de Bougey et de Melay ; les hachettes en jade trouvées dans ce dernier village et à Rosières-sur-Amance ; Bourbonne, dérive de Borvo, autre divinité celtique ; Baulay, nommé Baaler dans une charte de l’abbaye de Cherlieu (1209) ; Baslieres, près de Port-d’Atelier ; Baslenière, fontaine sur le territoire de Port-sur-Saône ; Belin, ancien moulin de Betaucourt ; quelques statues revêtues de la saie gauloise et trouvées près du bac de Miévillers ; enfin les monuments de Creuseil, dans les bois de Purgerot : tels sont les derniers vestiges qui rappellent des souvenirs celtiques autour de Jonvelle. Car les ravages du temps, les violences des hommes dévastateurs et surtout les conquêtes plus pacifiques de l’agriculture, ont peu respecté, dans nos pays, les monuments du premier âge.

§. II

Corre

Les antiquités de Corre ont été de bonne heure signalées

  1. Mémoire de M. l’abbé Brultey sur Clairefontaine