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à vos soldats, afin que dès là l’on l’envoyé par un commissionnaire à Travail, lequel vous payera doresnavant vos gages de commissaire, ainsy que nous le luy mandons. Et espérons, au reste, que vous apporterez en ce quartier la meilleure ayde que permectront vos forces, attendant que d’autres cavaliers vous ayent joinct. Nous estymons aussy que le lieutenant du sieur marquis de Conflans aura jà travaillé comme vous, pour l’augmentation de sa compagnie ; et luy en ferons donner ici l’argent nécessaire.

Nota. — Ici commence le siège de Dole, pendant lequel toute correspondance fut impossible entre le parlement et la province.


La Charité (abbaye), 4 septembre 1636. — Girardot de Nozeroy à la Cour.

Plan de campagne de Gallass.Il faut s’y conformer au prix des plus grands sacrifices.

Messieurs, je prévoy que ceste province ne peut éviter de grands maux ; et pour détourner une désolation universelle, n’y a d’autre remède que de se résouldre à une foule volontaire et ruyne d’une partie plus tost que du tout, chose triste après tant de misères, mais nécessaire pour en détourner de plus grandes. Le retour de monsieur le comte de Bussolin (fils du marquis de Conflans) nous a apporté les intentions de M. le comte de Gallass, que sont les propres ordres de S. A.R. et du roy de Hongrie, et ses pensées passent bien plus avant que le sens commun. Et à la vérité entrer en France et laisser ceste province derrière soy désarmée, seroit faire le jeu de ses ennemis. De les attirer au combat, c’est ce que jamais il ne fera, car les chefs sçavent leur mestier ; et quand il le feroit et il les auroit vaincu, son armée, disséminée par un combat sanglant, ne seroit plus en estat de faire progrès et n’aurait autre fruit de sa victoire que de ne plus rien pouvoir contre la France, ou le moindre dégast du pais, un débordement de rivières ou des passaiges gardez, l’affameraient et le couperaient, estant esloigné d’Alemaigne. Et s’il prenoit plusieurs