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Besançon, 2 mai 1636. — Le baron du Châtelet à la Cour.

Il faut se défendre à outrance.

Messeigneurs, les ennemis se vantent que les villes du Comté enverront au devant d’eux leurs clefs et leurs libertés : ce que je ne croiray jamais, dépendant de vostre pouvoir d’y apporter promptement le remède favorable, ordonnants à toutes villes et chasteaux forts de ne se rendre que par l’effort du canon. C’est ce qui me faict vous supplier de m’accorder un mandement de vostre autorité à pouvoir contraindre les retraihans de Senoncour à venir aider à conserver le chasteau et maison forte, pour le service du pays et pour leurs intérêts particuliers, et adjouster quarante hommes de la milice, pour la plus grande seureté du chasteau, n’y ayant guère d’asseurance aux païsans du lieu, voyans brusler leurs maisons… Je réserve de tesmoigner de mon sang et de mon pouvoir la passion que j’ai à servir ceste province.

CHASTELET.

Le lendemain, la cour lui envoya le mandement désiré, avec pouvoir de lever quarante hommes. Ce brave officier était Antoine du Châtelet, baron de Thons, capitaine des gardes suisses du duc de Lorraine, marié à Elisabeth-Louise d’Haraucourt.


Luxeuil, 3 mai 1636. — Le bailli Jean Clerc à la Cour.

Hier, M. de Raucour commenda et manda ses soldats esleux, qui sont en nombre de soixante-trois, tant de ceste ville que de ceste terre, pour passer à Jonvelle. J’ay creu bien faire de représenter à VV. SS. la nécessité de gens qu’il y a en ceste ville, n’y ayant pas mesme cinq dizaines de complaittes pour la guarde de la ville, qui est aultant allarmée que peut estre Jonvelle, la peste de l’automne passé en ayant emporté plus d’un tiers et par toute la terre…