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qui leur réclamait le seizième du vin. Les religieux convenaient eux-mêmes qu’une maison prieurale de leur ordre, détruite depuis plus d’un siècle, avait existé à Villars, et qu’on en voyait encore les ruines.

Les bénédictins possédaient là sept ou huit sujets et la dîme sur les trois quarts du village : le reste appartenait à la seigneurie de Jonvelle. Les archives du prieuré nous révèlent une particularité qui n’est pas sans intérêt : c’est que la plantation du tabac était pratiquée à Villars dès le commencement du siècle dernier. Plusieurs habitants, pour se soustraire à certaines redevances envers l’abbé de Saint-Vincent, avaient remplacé la culture des céréales, sujette à la dîme, par celle du tabac, qui en était encore exempte. Les bénédictins, qui réclamaient aussi cette dîme, furent déboutés par un arrêt du 13 décembre 1718, sauf, en cas de fraude, à se pourvoir en règlement. Le parlement préjugeait par là que, s’il y avait abus, la dîme du tabac serait due, quoique insolite par rapport à la qualité du fruit[1].

Villars dépendait en toute souveraineté de la baronnie de Jonvelle ; mais nous voyons, à différentes époques, des seigneurs particuliers y posséder des arrière-fiefs. Ainsi, en 1248, Olivier de Villars, damoiseau, vend à l’abbaye de Clairefontaine pour quatre-vingts livres éstevenantes ses domaines d’Anchenoncourt[2]. En 1249, Humbelin, Adon et Sara donnent leurs possessions de Villars au prieuré, pour le soulagement d’Elisabeth, leur mère défunte, et pour celui de leur âme après leur décès.

  1. DUNOD, Observations sur la coutume du comté de Bourgogne
  2. V. page 72