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s’est conservée jusqu’à la conquête de notre province.

VII, Voie nautique de Corre et de Jonvelle. Dès les temps celtiques, la Saône était la rivière par excellence, la mère du commerce. Aussi la possession de cette rivière et la question des péages allumèrent ces fatales discordes qui livrèrent la Gaule aux Romains. Ceux ci étaient frappés de la combinaison merveilleuse et providentielle des trois bassins du Rhône, du Doubs ; et de la Saône, qui leur permettait de lancer d’un seul trait leurs marchandises et leurs soldats jusqu’à Besançon et à Mandeure par le Doubs, jusqu’à Seveux, Port-Abucin et Corre par la Saône. Ils confièrent la navigation de l’Arar à une classe d’hommes choisis parmi les nobles les Eduens et des Séquanais, et comblés par eux des plus grands honneurs[1]. Le prêteur Lucius Antistitius Vetus, campé sur les frontières de la Germanie, sous le règne de Néron, proposa le creusement d’un canal de la Saône à la Moselle. Le Coney en était l’intermédiaire, et Corre devenait par là même une tête de ligne, qui mettait en communication directe la Méditerranée avec la mer du Nord, Rome, Lyon, Besançon, avec Trèves, capitale de la Gaule Belgique. Mais survint un conseil plein de malice et d’envie, de la part du gouverneur de cette ville : Elius Gracilis persuada à Vetus qu’il allait perdre l’affection des Gaulois, en appelant chez eux les légions d’une province étrangère pour l’exécution des travaux, et qu’il ne manquerait pas d’exciter la terrible jalousie de l’empereur. Il n’en fallut pas davantage pour faire

  1. La Franche-Comté à l’époque romaine, 82-83.