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transmit ainsi son héritage. Pierre II, leur petit-fils, restaura de nouveau le castel (1690), que les Français avaient brûlé de nouveau en 1644. La famille le Joyant devint la première de Bougey, après les châtelains. Sur les registres de la paroisse, ses membres principaux sont appelés, comme eux, dominus, domina, domicella, et ils avaient leur sépulture dans l’église.

Pierre II le Joyant, qui vécut prés d’un siècle (1656-1753), possédait à Bougey cinquante fauchées de pré, des vignes, des bois et deux cent quarante quartes de terre par pie. Il avait aussi la ferme des gabelles, sur la frontière du Bassigny, depuis le Fayl-Billot jusqu’à Jussey. Sa bienfaisance était si grande, que le souvenir en est resté dans une tradition populaire : une dame blanche, disait-on, conduisait chez lui les voyageurs égarés pendant la nuit, et ils y recevaient la plus généreuse hospitalité. Son fils Pierre-Antoine, et son petit-fils Claude-Antoine, docteurs en médecine, laissèrent les mêmes souvenirs de bienfaisance, l’un à Jussey et l’autre à Fresne-sur-Appance, où ils s’étaient fixés. Le premier, d’abord officier dans le régiment de Maistre-de-camp (dragons), fut pensionné par Louis XVI, sur la requête des quatre provinces de Champagne, Lorraine, Bourgogne et Franche-Comté. Sa haute réputation en médecine et des services rendus partout lui avaient mérité cette honorable intervention. Il fut inhumé dans l’église des capucins de Jussey, puis transféré dans le cimetière de Bougey (1782), et sur sa tombe on lit cet éloge : « Mort trop tôt pour sa famille et pour l’humanité. » Dom Romuald, prieur de Faverney, était son frère. Catherine, sa sœur, avait épousé Jean-François de Mandre, d’{{noir|[[w:Amance (Haute-Saône) |