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Au reste, par les réparations importantes qu’il fit à la place et surtout par sa bonne contenance, le gouverneur de Montbéliard conserva dans la sécurité le pays confié à sa garde. Il écrivait hardiment à la cour de Dole : « Je ne laisseray de me plaindre à vous qu’un Contois vint hier en ceste ville faire mils mauvais discours séditieux… Je vous prie d’empescher, parce que, s’il en vient encor quelqu’un, je le feray prendre et pendre, et puis je vous le manderay[1]. » Cependant Forstner, chancelier des princes, l’appelait dans ses lettres un soldat sans savoir et sans expérience de son métier : homo militiœ et bellorum insolens. Mais il parlait ainsi sans doute par rancune pour les procédés hautains du gouverneur.

Charles de Livron fut remplacé dans son commandement de Montbéliard par Louis de Champagne, comte de la Suze[2], en février 1636, et il revint à Bourbonne, avec ses meubles, par Vesoul et Jonvelle, muni d’une sauvegarde que le roi de France avait demandée pour lui au parlement de Franche-Comté[3]. La guerre éclata bientôt après, et l’épée du marquis de Bourbonne fut souvent occupée contre Jonvelle[4]. Il mourut en 1671, et sa postérité s’éteignit en 1728, dans la personne de Jean-Baptiste-Erard, son arrière-petit-fils.

  1. Documents inédits de l’Académie de Besançon, II, 349 à 464
  2. Celui-ci mourut le 27 septembre suivant et eut pour successeur Jacques Rouxel, comte de Médavy de Grancey, alors maréchal de camp, qui devint lieutenant général en 1641, et maréchal de France en l651
  3. Archives du Doubs, corresp. du parlem., B, 777, 2 février, lettre à la cour
  4. V. page 287 et suivantes