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de Champaigne, pour les villes de Chaumont, Vitry, Bar-sur-Aube, Saint-Dizier et aultres[1]. »

Le 5 mai 1633, Charles de Livron fut créé chevalier de l’ordre royal du Saint-Esprit, avec Henri d’Orléans, le duc de la Trémouille, les cardinaux de Richelieu et de la Valette, les archevêques de Bordeaux, de Narbonne et trente-sept autres[2].

La même année, les jeunes princes de Wurtemberg, ayant mis leur comté de Montbéliard avec leurs seigneuries d’Héricourt, de Châtelot, de Blamont et de Clémont sous la protection de Louis XIII, obtinrent pour ces pays une garnison française, dont le commandement fut confié au marquis de Bourbonne. Il arriva à son poste le 11 septembre, avec cinq compagnies d’infanterie et deux de cavalerie, en tout cinq à six cents hommes. Toute la ville et les paysans des environs s’empressèrent à sa rencontre, enseignes déployées, au bruit des salves d’artillerie. Il amenait avec lui un chapelain, dont la présence et la messe vexèrent beaucoup ces fanatiques luthériens : l’un d’eux écrivait dés le premier jour : « Le marquis at amené un prestre pour faire l’exercice de papisme, chose qui est grandement à contre-cœur à tous. » Mais personne n’enragea plus contre les soldats papistes que la duchesse douairière de Wurtemberg, obligée de passer devant un de leurs corps de garde en allant à la chapelle du château pour le prêche. Néanmoins le fier Livron sut tenir haut, peut-être aussi avec raideur, le drapeau du roi Très Chrétien au milieu de ces hérétiques protégés.

  1. Journal de Macheret, fol. 3
  2. Ibidem, fol. 8