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est l’auditoire du bailliage. Il a encore une maison de ville, composée de quatre chambres hautes, de quatre basses, avec écuries et caves, le tout demandant, il est vrai, bien des réparations. La ville est séparée du faubourg par un pont sur la Saône, auprès duquel sont les usines du roi magnifiquement bâties à neuf. Détruit en 1734, par les inondations générales de la province, ce pont a été réédifié depuis aux seuls frais des bourgeois. Jonvelle avait autrefois deux paroisses. Il possède un prieuré considérable et une familiarité, qui a environ douze ou treize cents livres de rente. Son église paroissiale, qui peut contenir environ trois mille personnes, apparaît être du huitième ou du neuvième siècle. Une inscription du portail atteste qu’il fut reconstruit en 1232. Nous avons eu, dans les derniers siècles, un magistrat et un conseil de ville, qui a duré jusqu’en 1726… Enfin, nous avons foires et marchés, un bureau des fermes du roi et les divers contrôles des actes, de la marque des cuirs, de la poste aux lettres, du sel de Roziére, de la poudre à tirer, des cartes et du tabac[1] ".

Tel fut l’exposé des habitants de Jonvelle ; mais leurs réclamations furent inutiles, et ils se virent réduits au rang de simple communauté. C’est ainsi que cette vieille cité expia sa gloire passée et son héroïque fidélité à l’Espagne et à l’empire.

Quant aux anciennes fortifications, il n’en restait plus que quelques vestiges. Déjà leur emplacement avait été vendu en grande partie. Vainement les échevins réclamèrent-ils le château et ses dépendances comme terrain communal,

  1. Archives du Doubs, Intendance, carton 65, cote J, 4