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Marie-Thérèse d’Espagne]]}}. Aussi déféra-t-il à l’antique usage de Bourgogne, par lequel les nouveaux souverains juraient, à leur avènement, de maintenir les droits, franchises, immunités, privilèges et libertés du pays. De plus, il se fit investir, comme successeur naturel des comtes de Bourgogne, de tous les droits qui avaient appartenu dans la province au roi Catholique[1]. Cette politique était aussi habile que nécessaire pour gagner l’affection des Comtois, vaincus mais non soumis ; car, malgré la conquête, ils demeuraient d’autant plus attachés par le cœur à la dynastie espagnole, que cette fidélité leur avait coûté plus de malheurs depuis deux siècles, surtout depuis quarante ans ; et pour cela même ils se roidissaient avec toute l’énergie de la rancune, contre la domination de la France, auteur de tant de désastres. La châtellenie de Jonvelle entra donc dans le domaine du roi Très Chrétien, et fut administrée comme auparavant, sans autre changement que celui de maître et de couronne. En effet, la reconnaissance faite en 1684, au nom de Louis XIV, est la même que celle de 1665[2]. La ville conserva son bailliage, qui était un bailliage royal inférieur, ressortissant de celui de Vesoul ; et, quoique démantelée, elle continua quelque temps d’avoir son capitaine. Après Jean-Baptiste Tivol, en 1654, elle eut entre autres commandants Jacques de Bichin de Cendrecourt et Jean-François de Poinctçs de Gevigney (1666-1694)[3].

  1. Droz, Mémoires pour servir à l’histoire du droit public de la Franche-Comté ; pages 20 et suivantes.
  2. Archives du Doubs, 3, 26.
  3. Voir aux Preuves les notices sur ces deux familles.