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métier des courses aventureuses. Sorti des prisons de Dijon et décrié dans son pays, il avait apporté chez les voisins la passion de sa rancune et l’audace de sa longue expérience. Un de ses premiers exploits fut de surprendre endormis, près de Liffon, quarante cavaliers suédois, qui furent tous exterminés. A leur tour, les Champenois et les Bourguignons lui payèrent chèrement les douleurs de sa captivité et lui rendirent avec usure les déboursés de sa rançon. Affamé de vengeance et plus encore de butin, infatigable rapineur, qui ne se reposait d’une course que par une autre course, il visita tour à tour, avec les braves de la Mothe, les deux Orbigny, les deux Coiffy, Nogent, Montigny-le-Roi, Morimont, la Générousse, Thivel, Poissier, Bannes, Culmont, Chalindrey, Lannes, Buzon, Chambrey, Vitry-en-Montagne, Richebourg, Celsoy, Montlandon, Châtenay-Vaudin, Bielle, Brevoines, Corlée, Ormancey, Brices, Orges, Autoreille, Vesaignes, Voisines, Noidant-Châtenois, Saint-Broing-les-Bois, Selongey et Fontaine-Française. Langres et son voisinage eurent bien de la peine à faire leurs vendanges, sous la protection d’une compagnie bourgeoise organisée pour la circonstance. Tantôt les terribles maraudeurs s’abattent sur Coiffy-le-Bas, au nombre de deux cent cinquante, avec soixante charrettes, et y chargent cent vingt muids de vin (18 novembre 1643). Tantôt ils guettent le coche de Langres à Dijon, qu’ils enlèvent deux fois, avec chevaux, cherrote, voyageurs, argent et dépêches (12 juin et 15 novembre 1644). Mais, dans la seconde arrestation, opérée au val de Suzon, ils manquent le sieur Berchère, président du parlement de Bourgogne, qui leur échappe, avec ses 40,000 écus, montant