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bourgeoisie de Gray ; de Mandre était à la tête de la cavalerie, dans laquelle servait le baron de Grandmont-Melisey, avec ses deux fils. Bauffremont s’avance droit à Scey-sur-Saône, qu’il lui tardait surtout d’arracher à l’ennemi. Le capitaine Saint-Clair, absent, avait laissé le commandement de Scey à Romprey, son lieutenant, avec ordre de brûler le château s’il était assailli. Mais il n’en eut pas le temps, et il se rendit après la première canonnade (13 septembre). Saint-Remy fut emporté le même jour, et Artaufontaine le lendemain. De là on poussa une pointe à Pressigny, qui fut châtié sévèrement ; car cette place n’avait pas moins maltraité notre frontière que les autres garnisons françaises logées sur la Saône. Rupt avait été repris dès le 10 mai, grâce à la facilité du capitaine qui était Comtois. Mais il brûla le village en se retirant. Restaient au pouvoir des Français le bourg et le château de Ray. La place est investie, et sa courtine bientôt crevée d’une large brèche par cinquante volées de canon (17 et 18 septembre). Bauffremont fit alors sommer le sieur d’Yves. « Rendez-vous, il en est temps, lui dit-il par son trompette. Quelques bonnes que soient nos murailles que vous tenez, vos gens ne les défendront pas mieux qu’ils n’ont défendu votre Pressigny. » Le vieux capitaine répondit avec désespoir : « Je n’ai plus rien en France et il ne me reste que ce château pour vivre ; je suis décidé à m’ensevelir glorieusement dans ses ruines, plutôt que de traîner honteusement une vieillesse misérable. »

Mais un orage terrible allait fondre sur les assaillants. Grancey revenait de Lyon il apprend à Voisines, près de Langres, les succès du gouverneur de Franche-Comté. Aussitôt