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Les députés rapportèrent ce dernier mot à dix heures du soir (samedi 28 septembre). Le lendemain matin, les citoyens s’étant assemblés pour apprendre ces terribles nouvelles et pour en délibérer, le mayeur fit appel à leur patriotisme, et chacun s’étant fouillé, on boursilla comme on put trois cents pistoles, en toute espèce de monnaie, qui furent envoyées en grande diligence au quartier français. Le général fut supplié d’adoucir sa rigueur, en vue de cet à-compte si péniblement amassé ; mais il resta inflexible et réclama impérieusement la somme totale, ou les douze otages, pour le lundi matin, sous peine de rompre toute négociation. A défaut d’argent, les Vésuliens trouvèrent parmi eux douze citoyens dévoués, douze Eustache de Saint-Pierre, qui, s’arrachant aux embrassements de leurs familles et de leurs amis éplorés, se constituèrent généreusement prisonniers de guerre (30 septembre). Ils furent envoyés à Langres, puis au château de Grancey, où peut-être ils trouvèrent encore et purent complimenter à leur façon le héros vaincu de Jonvelle. L’histoire nous a conservé les noms glorieux de ces hommes méritants, qui furent les sieurs Froment, Damédor, Pernelle, Flavigny, Ber, Terrier, Faviére, Jean-François Buretel, Odo Mercier, Antoine Aimonet, Antoine Clerc et Georges de Mongenet. Ils languirent en captivité, jusqu’à ce que leurs compatriotes eussent fourni la rançon convenue, par la vente à vil prix de leurs biens meubles ou immeubles. On livra néanmoins très chèrement, à compte de la dette, quelques muids de vin, que les fourgons de l’armée de Scey vinrent charger en deux convois. La conscience patriotique réclamait bien contre une pareille fourniture faite à