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et leurs sujets morts ou vagabonds aux pays estrangers. La reddition non espérée de cette ville surprit les commandants desdites forteresses, et paralysa presque toute résistance, » surtout quand les généraux français, faisant appel aux compositions, eurent proclamé que leurs armes, sans pitié pour les récalcitrants, seraient pacifiques et bienveillantes pour la soumission. Désignée sous le nom de neutralité, elle portait dans ses conditions que les villes et les châteaux soumis ne serviraient point à retirer les ennemis de la France, et que, si les Comtois venaient à s’en emparer, les habitants et les maîtres les en délogeraient à leurs frais. À ce prix, les lieux neutralisés étaient garantis de toute hostilité, libres dans leur commerce, comme dans leur fidélité au roi d’Espagne, et quittes de recevoir garnison, quoique chargés du passage des troupes[1]. C’était le roi lui-même qui, sur l’intervention des Suisses en faveur de la Franche-Comté, avait dicté cette politique de ménagements, sinon de bienveillance, destinée à entamer l’obstination haineuse des Comtois contre la France, et à gagner, s’il était possible, la noblesse et les villes de la province. De plus, Grancey et du Hallier pouvaient ainsi les rançonner, sans trop employer la violence, que leurs faibles ressources ne leur permettaient guère. Du reste, en s’annonçant de la sorte, ils se montraient bons princes, en comparaison des farouches invasions du passé. Aussi, de leur quartier général de Jonvelle, n’eurent-ils qu’à sommer par trompette les châteaux voisins, qui s’empressèrent la plupart de traiter avec eux. Lévigny, commandant

  1. Preuves, 1er octobre.