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réflexions que lui inspire le désastre de Jonvelle. Il commence ainsi : « Unusquisque mercedem accipiet secundùm suum laborem : Chacun sera payé selon ses œuvres, dit l’Apostre. C’est en toy, c’est à toy et pour toy que ce texte se peut fort bien entendre à présent, ô misérable Jonvelle !

ô cruel prodige de renommée, Fameuse seulement pour estre diffamée ! »

Après ce début lyrique, inspiré par le ressentiment des maux faits à son pays, le bon curé d’Hortes rappelle la gloire de cette ville sous la domination française des la Trémouille, et lui reproche son attachement à la maison d’Espagne, les excès commis par ses troupes, les tortures infligées aux prisonniers. Puis il en vient à son récit, qu’il termine comme il l’a commencé : « Enfin, ceste misérable, dit-il, qui a ruyné plus de dix mille maisons à la France et despeuplé quasy entièrement la province voisine, peut dire avec très juste raison ce que disoit le grand Apostre : Unusquisque mercedem accipiet secundùm suum laborem[1]. »

Le principal auteur de ces colères et de ces doléances, Gaucher du Magny, ne resta pas longtemps sous les verroux du château de Grancey. Il essaya de s’échapper, en se glissant par une fenêtre de la tour ; mais il se brisa les reins en tombant, et son geôlier le conduisit à Dijon. Là son procès fut instruit, et il se vit sur le point de périr par la potence. Ses malheurs lui valurent quelque pitié dans sa patrie : l’historien de la Guerre de dix ans dit

  1. Fol. 48 et 49.