Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/330

Cette page n’a pas encore été corrigée

de Bourbonne, gouverneur de Champagne, le marquis de Francières, gouverneur de Langres, le baron de Marey de Clémont, le chevalier de Tonnerre et quantité d’autres gentilshommes, tous accourus avec des renforts, tous intéressés dans le bailliage d’Amont, les uns par des alliances et des domaines, les autres par la passion de la vengeance. L’armée se forme à Bourbonne, au nombre de sept à huit mille hommes, tant cavalerie qu’infanterie, et Seguier, évêque d’Auxerre, préside le conseil de guerre. Nancy leur envoie cinq grosses pièces de siège et Langres deux. Prenant le chemin de Châtillon, les Français arrivent soudain, le dimanche 15 septembre, de grand matin, en vue de Jonvelle, par le même côté que Tremblecourt en 1595. Sommé de se rendre, du Magny répondit « Non ! » très gaillardement, quoiqu’il n’eût que deux cents hommes à leur opposer. La place est donc reconnue, serrée de près et investie ; le canon est mis en batterie devant la plus découverte des courtines du nord. Bientôt la brèche est au large, malgré l’artillerie des Comtois. Ceux-ci la réparèrent lestement dans la nuit, et la batterie française eut à jouer tout de nouveau pour la rouvrir. Quand les assaillants s’y présentèrent, le gouverneur soutint bravement l’assaut, l’épée à la main, encourageant son monde et se battant comme un soldat. L’ennemi fut rejeté dans le fossé avec des pertes considérables. Le chevalier de Tonnerre fut du nombre des morts. Mais décidément la ville était trop faible d’hommes et de murailles ; au deuxième assaut, Gaucher l’abandonna, pour s’enfermer dans le château. Des quatre tours qui le flanquaient jadis, il n’y en avait plus qu’une seule qui fût entière ; toutefois la forteresse